lundi 2 mars 2009

Les avalanches meurtrières

Les avalanches, un sujet qui me tient particulièrement à coeur.
La montagne est dangereuse ! Et cela n'arrive pas qu'aux autres !
On a beaucoup parlé des avalanches dans les journaux ces derniers mois. La saison 2008/2009 a déjà fait 13 victimes. C'est trop !
Beaucoup de skieurs prennent des risques et vous pourrez dire tout ce que vous voudrez, "c'est bien fait pour eux, ils n'avaient qu'à pas faire du hors-piste, etc.", c'est fait, c'est fait et il y a des victimes et des familles qui pleurent leur proche disparu, leur enfant...
C'est pour cela que je tenais à vous raconter mon histoire, qui n'est pas simplement un fait divers que l'on a pu lire dans les journaux.
Le 21 décembre 2008, mon neveu est parti skier avec son meilleur ami à Chandolin, en Valais, 2'470 mètres d'altitude. Chouette, c'est les vacances de Noël, on en profite avec les copains ! Il fait beau et la neige est super bonne cette année en plus !
Et alors, à quelques mètres du télésiège, 5 petits mètres, .... nos deux joyeux vacanciers s'aventurent sur l'autre versant de la montagne. Et là, une masse de neige se détache et dévale la pente. Ils sont tous deux emportés par cette masse neigeuse sur plusieurs mètres.
Qui n'a pas eu envie de skier sur un carré de belle poudreuse où d'ailleurs, il y avait déjà des traces de ski, just for the fun ! (moi aussi je l'ai fait)
Le ciel a eu la grâce d'épargner mon neveu qui a réussi à se dégager tout seul et a tout de suite appelé les secours ne voyant plus son ami après avoir hurlé son nom et l'avoir appelé sur son téléphone portable. 11h30... puis le temps passe...
Les secours sont arrivés peu après. Les deux adolescents ne portaient pas de détecteur. Les secouristes ont commencé à sonder à un mètre du jeune homme et sont partis dans la mauvaise direction.
Vers 13h00, les chiens d'avalanche sont arrivés et ont trouvé le jeune homme au bout d'une et simple minute, inconscient, à 1m50 sous la neige. Les chances de survie à ce stade sont de 15%.
Il a tout de suite été héliporté à l'Hôpital de Sion.
Il est resté 4 jours dans le coma ne montrant que des réflèxes spasmodiques. Il n'avait aucune chance de s'en sortir. Il avait reçu un choc à la tête et cela avait formé un oedème soudural dans le cerveau (syndrome de l'adulte secoué).
Il a été ensuite transporté le 26 décembre 2008 aux HUG de Genève où il a été débranché. On lui a prélevé les organes pour sauver d'autres vies. Pour que sa mort ne soit pas vaine.
Il avait 15 ans...
Il laisse ses parents et ses deux grands frères dans la douleur. Cette séparation est insurmontable et injuste. Il lui restait tant de choses à vivre.
Mon neveu a été traumatisé par cette triste aventure, peut-être ne s'en remettra-t-il jamais.
Comme il disait, il a passé deux heures à attendre que son ami s'en sorte et maintenant, il va passer une vie à le pleurer.
On pense fort à lui et on est là pour lui. Ca aurait pu être lui, ça aurait pu être les deux, ça aurait pu être personne mais on ne peut pas revenir en arrière. Ce qui est fait est fait.
Lorsque j'ai appris cette nouvelle, j'ai d'abord cru que c'était mon neveu qui ne s'en était pas sorti. J'ai eu un choc énorme et là je ne peux pas m'empêcher de penser à cette famille, à ma famille et suis en pensées constamment avec eux.
C'est pour cela qu'il faut vivre pleinement sa vie, rire, faire rire les autres et être heureux.
C'est dingue comme on change sa manière de penser, de vivre après un tel événement.
Si un jour cela arrivait à l'un de vos proches, diriez-vous "c'est bien fait pour eux, ils n'avaient qu'à..."
A méditer...

1 commentaire:

  1. Salut Lynda,

    Toutes mes pensées à la famille et également à ton neveu et à ta famille. Comme quoi, une telle tragédie n'arrive pas seulement aux autres!

    Tu as raison d'interpeler les gens sur les propos qu'on entend souvent, style "c'est bien fait pour eux...". J'ai l'impression qu'aujourd'hui, à l'époque de la presse gratuite de faits divers, on a pris l'habitude de juger trop vite (souvent sur la base d'informations incomplètes), à poser des étiquettes de manière gratuite, sans réfléchir ou, dans le doute, nuancer ses propos. C'est bien dommage, car on oublie trop souvent la souffrance qui se cache derrière ces "faits divers", celle des proches des victimes notamment. Je ne veux pas minimiser le problème du hors-piste et de ses implications, mais je pense qu'il est aussi bon de laisser les spécialistes juger, plutôt que de jouer aux avocats et dire des propos aussi gratuits. Pensons plus aux proches des victimes et laissons leur au moins faire leur deuil dans la "sérénité" et la paix.

    Encore une fois, toutes mes pensées...

    Bisous!

    Sandro.

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